lundi 10 décembre 2012

Réussir ses études, mythes et réalités partie 1: économie estudiantine

Réussir ses études, qu'est-ce que ça veut dire au juste ? Aussi bien se poser la question de façon plus large: réussir sa vie, qu'est-ce que ça signifie vraiment ? Qu'est-ce que ça signifie pour les autres et surtout, pour soi ?

Voilà des questions existentielles ? C'est normal, je suis le vieux sage de ce blog ;-)

Cette petite réflexion a été déclenchée par la visite que j'ai faite récemment à mon ancienne université, vénérable institution québécoise que j'ai fréquentée dans les années 1980.

J'ai eu un choc existentiel, j'ai dû constater que mon université avait été vendue à des intérêts corporatifs de tout ordre. Des pavillons au nom de différentes compagnies, des salles de cours où d'informatique au nom d'autres compagnies. Même le stade sportif avait été vendu. Je n'en revenais tout simplement pas. Mais là où je suis le plus tombé en bas de ma chaise, c'est lorsque j'ai été dîner dans la cafétéria "le nom de la corporation a été caché" et que j'ai entendu les professeurs parler des étudiants. Disons que j'avais en face de moi des professeurs de droite pour qui les étudiants devraient tout payer et payer beaucoup plus pour pouvoir étudier dans leur belle université "corporative". Je ne sais pas trop comment l'exprimer, mais disons que les étudiants étaient plus vus comme une marchandise que comme le but de l'institution.

Ok, Ok, je m'éloigne de mon sujet principal. Je peux être de gauche, vous pouvez être de droite, chacun a droit à son point de vue.

Mais tout de même, je me suis demandé ce que voulait dire aujourd'hui réussir ses études. Il semblerait que le concept ait particulièrement évolué depuis les années 80.

Il semblerait maintenant que vous étudiez pour devenir plus productif, plus efficace, plus rapide. Réussir aujourd'hui, ce serait devenir plus efficace et plus productif. Mais qu'est-ce que ça veut dire étudier de façon efficace et productive ? Méchante bonne question à laquelle peu de professeurs pourront vous répondre de façon adéquate. Pourquoi? Parce que ça parait tellement logique que ça doit nécessairement être bien et bon de viser l'efficacité et la productivité dans vos études.

Et pourtant, une chose a grandement changé depuis que j'étais étudiant dans cette université qui, jadis, défendait farouchement son indépendance. Qu'est-ce qui a changé ? Il y a de plus en plus d'étudiants qui souffrent d'épuisement professionnel: ils sont de plus en plus malades physiquement, émotivement et surtout psychologiquement. Ils souffrent de stress, d'anxiété, de dépression. Ils consomment régulièrement des stimulants doux (boissons énergétiques) et forts, mais aussi des antidépresseurs, des anxiolytiques, des drogues diverses. Beaucoup finissent par être obligés d'abandonner temporairement leurs études.

La question qui m'est venue est la suivante: comment une société peut-elle amener sa jeunesse dans ces états alors même qu'ils n'ont pas encore commencé leur vraie vie active ? En fait nous devrions plutôt nous demander pourquoi...

Mon hypothèse personnelle, c'est que beaucoup de ces étudiants ont été piégés par le mythe de la réussite du 21e siècle qui tourne autour de la productivité et de l'efficacité. Et c'est normal à notre époque: personne ne pourrait douter que de viser la réussite pour tous les élèves soit un idéal à atteindre.

C'est un peu comme l'économie qui de nos jours s'est transformée en une genre de religion. Très peu de personnes doutent que la croissance perpétuelle de l'économie soit une bonne chose pour la société. Et pourtant, tant pour les études que pour l'économie, il y a des effets secondaires. Pour l'économie, nous les voyons de plus en plus ces effets secondaires: épuisement des ressources, réchauffement climatique, écart grandissant entre les riches et les pauvres, incapacité politique à régulariser la situation, des corporations qui existent pour elles-mêmes et qui oublient le facteur humain.

Notre société a entrainé les étudiants dans cette économie de croissance et donc, de consommation perpétuelle. Je vais vous décrire un étudiant des années 1980. Cet étudiant n'avait pas de voiture. D'ailleurs les stationnements des institutions scolaires collégiales et universitaires étaient vides. Il n'y avait aucunement besoin de permis de stationnement à cette époque. Cet étudiant ne possédait pas d'ordinateur ou de téléphone cellulaire. Bon, vous allez me dire que ça n'existait pas encore. OK, mais lisez bien ceci. Un étudiant n'avait pas de carte de crédit. Vous avez bien lu. Pire que ça, un étudiant n'avait aucune chance de se voir accorder une carte de crédit par une institution bancaire. Pourquoi ? Parce qu'il ne travaillait que l'été pour subvenir à ses besoins d'étudiants et cet étudiant évitait comme la peste de travailler durant l'année scolaire. Pourquoi donc ? Et bien pour se consacrer à ses études.

De nos jours, la société a réussi à convaincre l'étudiant que sa réussite ne se limitait pas seulement à la réussite de ses études. Et non, en plus il lui faut un cellulaire avec le bon forfait, un ordinateur, une tablette, une voiture, un bel appartement et en plus il faut qu'il voyage au moins l'été et si possible durant les fêtes ou la semaine de relâche. Bon d'accord, c'est l'étudiant extrême, mais je suis certain que plusieurs se reconnaissent en partie dans ce portrait.

Et voilà le mythe de la réussite apparaitre. Pour citer Alain Caron, psychologue québécois, qui a écrit le livre "Le mythe de la réussite: le plaisir dans l'action. Quebecor (2007).": "Dès l'instant où nous plaçons notre essentiel à l'extérieur de soi, une société de consommation comme la nôtre se précipitera pour nous offrir des catalogues de biens, de produits, de services, d'idéologies ou autres, ne correspondant toutefois pas toujours à nos vrais besoins. Dès l'instant où notre référence est à l'extérieur de nous, nous achetons beaucoup plus facilement un rythme de vie qui n'est pas nécessairement le nôtre. C'est la nature du mythe de la réussite: viser l'atteinte d'objectifs extérieurs plutôt que de combler nos besoins réels. Le mythe ne veut pas nous laisser notre place dans le monde. Il veut tout simplement nous en vendre une."

Et même l'étudiant qui n'a pas été trop happé par cette économie estudiantine se retrouve quand même piégé à l'intérieur de ses études. Et oui, il doit étudier dans des domaines rentables, productifs, efficaces.

Assez de sagesse bizarre pour aujourd'hui. Ça sera le sujet du prochain article ;-)



Astuces pour mieux gérer son temps Youtube

Entre mes longues heures d'études, j'ai pris l'habitude de faire une petite pause "regardons des vidéos d'Ellen Degeneres" question de relaxer et rire un peu (ou beaucoup, selon le vidéo) avant de continuer à surmener mon cerveau. Je vous entends déjà dire "mais elle est folle! c'est la pire idée du siècle tout le monde sait que ça risque de finir en sabotage d'étude". Eh bien, avec l'expérience, j'ai développé des trucs d'efficacité de niveau intermédiaire-avancé, sur le bord d'être expert (je ne m'accorde pas encore le titre d'expert parce que j'ai encore quelques moments de faiblesses où je me laisse emporter, mais ils sont de plus en plus rares). J'ai pensé partager certaines de mes astuces avec vous. Ça fonctionne pour tout types d'addiction à Youtube, pas juste pour les vidéos d'Ellen. Par exemple, j'ai aussi une faiblesse pour les vidéos de concert de mes band préférés. Mais bref, voici quelques petites stratégies toutes simples:

1) Se donner une limite de 5 vidéos par expédition dans le monde Youtube (si les vidéos sont d'une durée comprise entre 0,1 et 6 minutes). Je sais, le réel problème est: mais comment respecter cette limite?

2) Lorsque nos yeux se posent sur la section des vidéos recommandés, il n'est pas interdit de se laisser tenter, mais ils comptent tous dans les 5 vidéos permis. Il est donc primordial de lire le titre et y réfléchir plus que 0,1 secondes avant de cliquer, car après tout il faut être certain que ça vaille la peine de gaspiller l'un de nos 5 précieux vidéos.

3) Si jamais à la fin de notre 5ième vidéo on voit un autre vidéo très intriguant et on réalise soudainement qu'on DOIT voir un (ou des) autre(s) vidéo(s), sachant qu'on a déjà atteint la limite de 5 vidéos, trois options s'offrent à nous: soit tricher et le regarder (ce qui est totalement inacceptable et fait preuve de lâcheté, honte à toi et à ta famille!), soit pleurer sur notre clavier (peu recommandable, ça risque d'endommager l'ordi) ou cliquer sur la petite horloge dans le coin inférieur droit du vidéo, ce qui signifie que vous venez de l'ajouter à une playlist s'appelant "à regarder plus tard". De cette façon, vous pouvez y revenir n'importe quand! C'est merveilleux, je vous le dit!

jeudi 6 décembre 2012

La lutte contre le trou noir à temps





J'ai une relation plutôt particulière avec Youtube. Je m'intéresse beaucoup à la mode et j'aime bien les "makeup tutorials", même si je ne porte pas vraiment de maquillage dans la vie de tous les jours. Il y a quelques années, j'ai commence à lire des blogs de mode.


Et un jour, une des bloggeuses que je lisais s'est mise à faire des vidéos sur Youtube. J'ai alors découvert le phénomène des "Youtube gurus", ces filles qui font des vidéos plusieurs fois par semaine avec des idées de looks, des conseils modes, des "hauls" (vidéos où elles montrent ce qu'elles ont acheté) et des "makeup tutorials". La chose est vraiment superficielle, mais ça rejoint un côté de moi et c'est relaxant non ?

Et la question ne concerne pas seulement les vidéos des "gurus" puisqu'avec le temps je me suis mise à regarder beaucoup plus que ça: des vidéos drôles (Jenna Marbles, KevJumba, Epic Rap battle, ...), des vidéoclips, des tutoriels de tout ce qui est imaginable, des vidéos de psycho-maison (qui ne sont habituellement pas très riches en informations fiables), des vidéoclips, des "behind the scene", des vidéos d'Ellen (hautement la catégorie la plus addictive) et des vlogs. Oui, des vlogs. 

Les Youtubers ont commencé à vloger. C'est à dire, filmer leur vie quotidienne (et on parle vraiment de vie quotidienne ici) et à publier des vidéos qui regroupent les meilleurs moments (certains vont jusqu'à en faire un par jour). Et c'est lorsque je regardais une fille entrain de nous décrire les odeurs des produits chez lush, avant de choisir ses paires de bas et de nous montrer les petites culottes en dentelles que son chum lui avait choisit que je me suis mise à me demander si c'était pertinent... Ai-je vraiment besoin, pour vivre ma vie, de voir quelqu'un que je ne connais pas et qui vit à l'autre bout du monde acheter des bas et des petites culottes? Non. 

D'accord. Je suis allée trop loin dans les entrailles de Youtube. Il est possible de ne regarder que des vidéos qu'on aime sur Youtube, mais il faut cacher la barre des "recommandations". C'est à cause des recommandations qu'on se réveille, deux heures plus tard, entrain de regarder une veille madame qui met du glaçage au beurre sur un gateau en forme de fraise (et même là, c'est encore un minimum intéressant comme vidéo...). Je sais que je ne suis pas seule dans ce torrent. Je sais que Myriam et Mehdi en regarde aussi pas mal.

Il est temps que Youtube devienne un passe-temps. Il est temps de ne regarder que des vidéos qui m'intéresse vraiment ! Et de ne pas trop en regarder à la fois.

Ma première stratégie sera de me désabonner des chaînes ! Voir les nouveaux vidéos d'un tas de chaînes en un clic, ça m'encourage à aller plus souvent. C'est trop facile. Et il y a aussi le sentiment bizarre de devoir tous les regarder... Du genre, "ah ! Je l'ai pas vu lui ! Clic.", j'ai même pas eu le temps de savoir ça parlait de quoi...

Désormais, je devrai taper dans la barre de recherche et me souvenir des noms des chaînes que je souhaite voir... Ça devrait réduire ma consommation...

Donc.
Je me désabonne de toutes mes chaînes maintenant ! Et dans une semaine je vous dit ce que ça a donné (et si je dois agir une autre fois en commettant un autre geste aussi radical que celui-là) ;).

Anouk